Une séparation subie
Le ministère américain de la Justice frappe fort dans sa lutte contre le monopole de Google. Il propose en effet de forcer l’entreprise à vendre son navigateur Chrome. Pourquoi ? Car Chrome dirige par défaut les utilisateurs vers Google Search, renforçant ainsi la domination de Google sur la recherche en ligne. Chrome détient aujourd’hui environ 70 % du marché mondial des navigateurs (source).
Firefox : une victime collatérale ?
Firefox n’a rien demandé. Pourtant, cette décision pourrait bien le condamner. Symbole de la protection des données et de l’open source, Firefox dépend fortement de Google. Environ 85 % des revenus de Mozilla proviennent de l’accord qui définit Google comme moteur de recherche par défaut. Si la justice interdit cette pratique ou si Chrome passe chez un concurrent, Mozilla pourrait perdre cette manne. De plus, déjà en difficulté depuis quelques années, Mozilla devrait alors repenser entièrement son modèle économique. Une telle situation nuirait à la diversité du web, que la justice prétend pourtant défendre.
Une bonne nouvelle pour les consommateurs ?
Rien n’est moins sûr. Chrome ne doit pas son succès uniquement à Google Search. Il a longtemps surpassé ses concurrents grâce à sa rapidité, sa sécurité et sa stabilité. Ainsi, son succès est en partie mérité. Toutefois, penser que sa vente relancerait automatiquement la concurrence semble naïf. Pour l’instant, rien n’est acté. En effet, la justice américaine n’a pas encore tranché. Google pourra faire appel ou négocier, comme Microsoft l’a fait dans les années 2000.
Un remède qui pourrait aggraver le problème
Vendre Chrome ne résoudra pas les vrais problèmes : collecte des données, publicité ciblée, contrôle d’Android, domination des outils d’analyse et de publicité. De plus, l’intention est louable, mais la solution paraît inadaptée. Pire, elle pourrait fragiliser l’écosystème web. Plusieurs noms circulent pour un éventuel rachat : OpenAI (où la confidentialité reste relative), Perplexity ou même… Yahoo. Après ses échecs en 1988 et 2002, l’ex-star du web des années 2000 saura-t-elle enfin saisir sa chance ?
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